Festival Image et photographie contemporaine 2018
Lyon • septembre de la photographie
Lyon • septembre de la photographie
Avec Photographies Rencontres
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Et si l’idée de frontières était avant tout un espace très
organisé de perdition… Les lignes, les bornes, les filtres, les éléments
naturels, tangibles, les espaces bitumes et les espaces temps… Les scissions,
écarts, déchirures, ou autres ruptures entre l’avant et l’après, le sûr et le
peut-être, l’espoir et l’angoisse… le oui… le non… le noir… le blanc…
l’insistant et l’invisible… la vie… la mort… Nous ne cessons, au fil de notre
existence, d’osciller d’un bord à l’autre du «tracé»… et, si on est joueur… de
devenir «border line». Puis on se fait rattraper par les étiquettes, les
langues, les états civils, les couleurs, d’yeux, de peau, de cheveux… Sans oublier l’argent… un peu,
beaucoup, énormément, à la folie… pétales qui scandent d’autres étages de
fractures… Et l’impuissance à laquelle on doit se mesurer, ces plafonds qu’il
faut toujours dépasser, les curseurs à actionner pour trouver les failles,
sauter les murs, pour justement, les faire bouger ces frontières…
Alors, les donner à voir sous forme d’œuvre photographique
n’est pas trop difficile, il suffit d’inventer, de se transporter dans son
mental, de se lâcher, «de prendre une chance» comme disent les Québecquois… et
de partager.
Brigitte Kohl
Perdition 150 x 110 cm • impression pigmentaire sur Arches 100 % coton |
Retour sur LES FANTÔMES
Installation à L'Orangerie du Parc de la Tête d'Or
juillet 2018
© jean-pierre lefevre
bK est une photographe
de la chute libre, là où le réel se déréalise. Implosion de soi, arrêt sur
image. Sang fluant de la matière. Mémoire en mirage. Un Ghost, fantôme miroir
troublant de ma quête en déshérence, qui me dit « Suis-je encore de ce
monde », et disparaît sans demander son reste. Ghost, lutte tremblante
entre l’espace et le temps, végétation des fluides, clic dématérialisé, image à
pile dans laquelle le suaire de l’argentique hante encore tout photographe.
Non pas une tentative d’organiser, par la pixellisation des
instants, le chaos qui se présente, qui fait présence, en lieu et place d’un
espace spirituel qui s’assombrit. Non pas un Ghost Golem plein de gènes en
séquences fermées. Non plus le mythe si inconséquent d'un God malsain qui ne dit
rien, ne sait rien, ne voit rien.
Mais un brouillage surréaliste des codes, une fibrillation
des formes, une exfiltration de l’image où oscille un inaperçu qui ferait
Mythe. Corps, hard-core, suintements, peau de pierre, accident de pellicule.
Figures embryonnaires d’une origine perdue, une très ancienne mythologie qui se
consume en filigrane. Le tissu des
perceptions n’est plus le même. L’œil du cyclope ébloui capture les
scintillements, si peu célestes, du monde vivant dans l’espoir d’y reconnaître
des figures de notre conscience. De préférence Mythe vivant in progress. Toute la vie
devant soi !
bK, en perdition, tel
est son Ghost. Et pourtant
J’ai cru
« voir » quelque chose du soi des autres…
Jean-Pierre Treille, philosophe
© bernard pharabet |
© bernard pharabet |