samedi 8 septembre 2018

IMAGES FRONTIÈRES À LA MAPRAA • LYON


Festival Image et photographie contemporaine 2018
Lyon • septembre de la photographie

Avec Photographies Rencontres

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Et si l’idée de frontières était avant tout un espace très organisé de perdition… Les lignes, les bornes, les filtres, les éléments naturels, tangibles, les espaces bitumes et les espaces temps… Les scissions, écarts, déchirures, ou autres ruptures entre l’avant et l’après, le sûr et le peut-être, l’espoir et l’angoisse… le oui… le non… le noir… le blanc… l’insistant et l’invisible… la vie… la mort… Nous ne cessons, au fil de notre existence, d’osciller d’un bord à l’autre du «tracé»… et, si on est joueur… de devenir «border line». Puis on se fait rattraper par les étiquettes, les langues, les états civils, les couleurs, d’yeux,  de peau, de cheveux… Sans oublier l’argent… un peu, beaucoup, énormément, à la folie… pétales qui scandent d’autres étages de fractures… Et l’impuissance à laquelle on doit se mesurer, ces plafonds qu’il faut toujours dépasser, les curseurs à actionner pour trouver les failles, sauter les murs, pour justement, les faire bouger ces frontières…
Alors, les donner à voir sous forme d’œuvre photographique n’est pas trop difficile, il suffit d’inventer, de se transporter dans son mental, de se lâcher, «de prendre une chance» comme disent les Québecquois… et de partager.
Brigitte Kohl

Perdition 150 x 110 cm • impression pigmentaire sur Arches 100 % coton

Retour sur LES FANTÔMES

Installation à L'Orangerie du Parc de la Tête d'Or
juillet 2018
© jean-pierre lefevre

bK est une photographe de la chute libre, là où le réel se déréalise. Implosion de soi, arrêt sur image. Sang fluant de la matière. Mémoire en mirage. Un Ghost, fantôme miroir troublant de ma quête en déshérence, qui me dit « Suis-je encore de ce monde », et disparaît sans demander son reste. Ghost, lutte tremblante entre l’espace et le temps, végétation des fluides, clic dématérialisé, image à pile dans laquelle le suaire de l’argentique hante encore tout photographe.

Non pas une tentative d’organiser, par la pixellisation des instants, le chaos qui se présente, qui fait présence, en lieu et place d’un espace spirituel qui s’assombrit. Non pas un Ghost Golem plein de gènes en séquences fermées. Non plus le mythe si inconséquent d'un God malsain qui ne dit rien, ne sait rien, ne voit rien.

Mais un brouillage surréaliste des codes, une fibrillation des formes, une exfiltration de l’image où oscille un inaperçu qui ferait Mythe. Corps, hard-core, suintements, peau de pierre, accident de pellicule. Figures embryonnaires d’une origine perdue, une très ancienne mythologie qui se consume en filigrane. Le tissu des perceptions n’est plus le même. L’œil du cyclope ébloui capture les scintillements, si peu célestes, du monde vivant dans l’espoir d’y reconnaître des figures de notre conscience. De préférence Mythe vivant in progress. Toute la vie devant soi !

bK, en perdition, tel est son Ghost. Et pourtant

J’ai cru « voir » quelque chose du soi des autres

Jean-Pierre Treille, philosophe


tirages uv sur dibond aluminium brossé • 35 x 50 cm 
© bernard pharabet
© bernard pharabet